Le Monde Arthurien

Les Huns et les Peuples des Steppes

LES HUNS

Peuplade proto-turque, à forte minorité mongole (20-25% de crânes mongoloïdes). Selon la légende, ils traversent vers la Crimée en suivant une biche.

 

Avant Attila

Mentionnés en 75 après JC, ils doivent déjà être dans les steppes de l’Oural. Au IIème siècle, ils se trouvent en tout cas aux alentours de la Basse Volga. Ils sont signalés aux romains en 362 par une ambassade des villes grecques du Bosphore cimmérien et du Caucase. Peu avant 370, ils arrivent à soumettre les Alains des bords du Tanaïs, puis ils s’avancent vers les goths d’Ermanaric, dont ils démantèlent le Royaume vers 375-376. Balamber épouse la nièce de Vithimir, princesse greuthunge. Il est fort possible qu’une partie de la Pannonie soit prise par les Huns en 377 jusqu’en 427.

Dans les années 400, Uldin poursuit une double politique : paix à l’ouest et raids à l’Est. Les romains orientaux entendent Uldin prétendre qu’il peut conquérir « tout ce qu’éclaire le soleil », suggérant qu’il est puissant parmi les siens.

Vers 410, Charaton est manifestement dans les plaines de Hongrie. Il existe aussi un personnage (important ?) nommé Donatos, dont on ne sait rien par ailleurs. Entre 410 et 420, de plus en plus de Huns s’installent sur le Danube moyen, entre les Empires.

Ils installent leur camp dans la steppe de la Puszta vers 423-425. Attila et Bleda se rendent maîtres de la Moldavie et de la Valachie, puis de la Petite Pologne, et enfin sur la Tisza avec les Gépides, en 400-430, ce qui déclenche sans doute les événements de 405-406. Ils obtiennent la Valérie en 425. Dans ce territoire ils n’ont laissé aucune place aux habitants, aucun toponyme latin.

Vers 420 apparaissent quatre frères, dont deux, Octar et Ruga, règnent successivement, mais pas Ocbarsius/oebarsius et Mundzuc/Muntjuc.

Ruga a obtenu (en 422 ?) un tribut de 350 livres d’or de l’Orient.

 

Les règnes conjoints Attila - Bleda

A la mort de Ruga, deux enfants royaux, Mamas et Atakam, fuient chez les Romains d’Orient. En 435, Theodose II ratifie le traité de Margus : il livre tous les fugitifs huns, y compris les deux enfants royaux ; les prisonniers romains évadés sans payer de rançon devaient être rachetés 8 sous d’or par personne (le double de précédemment) à ceux qui les avaient capturés ; l’état romain s’engageait à ne plus s’allier avec d’autres barbares en guerre contre les huns ; le tribut annuel est doublé, passant de 350 livres d’or à 700 ; les Huns peuvent accéder aux marchés frontaliers avec des droits égaux et la sécurité garantie. Les Princes sont livrés à Carsum, et empalés dès sur la rive gauche, au vu et au su de tout le monde.

Les Huns partent ensuite en guerre contre les Sorosgi, probablement installés près des Akatzires sur le Pont-Euxin.

En 435, le camp d’Attila est sans doute situé vers Ploiesti, dans la région de Bucarest, peut-être près de la ville de Buzau. Attila occupe donc le royaume de Ruga à l’Est, tandis que Bleda a celui d’Octar à l’Ouest et jusqu’au Rhin, et son camp est sur la Tisza, aux embouchures du Koros et du Maros.

Vers 434-435, les Amilzures, Itimares, Tounsoures, Boïsques et « autres tribus vivant près du Danube » s’enfuirent pour aller combattre auprès des romains.

Tout semble alors indiquer que le Royaume des Huns est une seule entité dirigée par deux souverains.

Il semble y avoir eu une épidémie chez les Huns lors d’une campagne dans les Balkans.

 

Le Règne d’Attila

Attila, ayant déjà Ardaric et Edeco fidèles, s’assure de sa prise de pouvoir grâce à Valamir. Sa politique est le « terrorisme » : impitoyable avec ceux qui résistent, généreux avec les autres.

Il est interdit de planter sa tente au-dessus de celle d’Attila.

Sous Attila, les grecs distinguent des Logadès, sans doute des chefs de régions qui collectent les tributs des soumis, et des phylarques, sans doute chefs de tribus.

Le camp d’Attila était sans doute entre Szolnak et Szeged, sur la rive gauche de la moyenne Tisza.

 

Après Attila

Trois au moins prétendants se disputent le trône : Ellac, Dengizik et Ernak. Mais les soumis se révoltent : Gépides, Ruges, Suèves, Alains, et Hérules. Les ostrogoths suivirent les Huns. Battus à la Tisza, ils se divisèrent en au moins trois groupes :

- le gros regagna les bords septentrionaux de la Mer Noire.

- un petit groupe resta sur le bas Danube pour se livrer à des incursions sur la rive droite

- un petit groupe demanda à Marcien à être accueilli sur le sol romain où ils acceptent des terres pour être cultivateurs.

Vers 462 : Dengizik récupéra sur le bord du bas Danube des peuplades (Ultzintzures, ANguiskires, Bitugures, Bardores), prend Bassiana, l’entoure d’une fortification, et pille le territoire alentours jusqu’à son expulsion).

Entre 463 et 466, les Huns et les Goths essayèrent de soumettre diverses tribus nomades ; mais les Saragours, Urogues et Onogours, installés en Ukraine, envoyèrent des ambassadeurs aux romains d’Orient, qui les reçurent agréablement et avec des présents. . Ils avaient abandonnés leurs repaires familiaux lorsque les Avars avaient chassé les Sabirs (peuple nomade autrement peu connu) qui leur étaient tombés dessus.

Les Saragours attaquèrent les Akatzires et les vainquirent après de nombreuses batailles.

Sous le choc des Avars, v.470, des tribus se dédoublent et se recoupent. Ogours, Saragours et restes de l’armée de Dengizik finissent par aboutir à la formation des Huns Coutrigours (Nomades vivants au nord-ouest de la mer d’Azov), Outrigours (à l’embouchure du Don), et des Bulgares (Sur la Volga).

Des Huns « kidarites » passeront le Caucase en 463 et 466, puis des Bulgares en Petite Scythie en 480-481 (ils s’allient à l’Empereur Zénon contre les Ostrogoths) et les Sabirs attaquent l’arménie perse via le Caucase en 508 et 515. Les Bulgares (« les Mélangés ») se réclameront (du moins leur clan dominant, les Dulo/Djula) longtemps d’Ernak, alors même qu’ils auront oublié Attila.

Des « Huns » (peut-être massagètes, voir « Maskoutes ») du chef Ambazouk (nom alain) sont alliés de l’Empereur Anastase.

 

Le cas des Hephtalites (Ye-Ta, Huns blancs)

Les Hephtalites semblent avoir été des vassaux des Jouan-Jouan (Avars) sur l’Altaï. Au Vème Siècle attaquant l’Empire Perse, ils se tourneront ensuite vers l’Inde, et sous la conduite d’un tegin, prince du sang, ils conquièrent l’Indus et le Malwa v500. Procope de Césarée affirmait qu'ils étaient bien plus civilisés que les Huns d'Attila. Vers 520 ils secouent le joug des Jouan-Jouan avec d’autres peuplades.

 

La Langue

La langue des Huns est inconnue, diverses hypothèses ont été proposées : ouralien, altaïque (turc/mongol), paléoasiatique… Le turc est retrouvé dans les noms des relatifs d’Attila, mais n’est pas déterminant.

Peut-être utilisent-ils le titre proto-turc de chan-yi. Peut-être aussi tegin (prince) et yagbu (vice-roi, comme Ellac pour les Akatzires.

 

Tribus

En arrivant, d’après Jordanès, ils soumettent Alpidzures, Acildzures, Tuncarses et Boïsques.

Akatzires ou Altziagires (entre Océan hyrcanien et Méotide en 445) : peuple très brave qui vit de l’élevage et de la chasse. Ils errent dans les plaines en été. Et en hiver ils reviennent près de la Mer Noire. Ak-Khazars, les Khazars Blancs ?)

Amilzures

Itimares

Tounsoures

Boïsques

Sorosgi : sur le Pont-Euxin en 435, s’opposent à Attila et Bleda.

Khaïlyndur (nom arménien) : groupe caucasien en 452, du pays nommé Alundriya (pays des Alains ?), puis en 454 et 460 – 462.

Hunogours : commerce des peaux de martre – appelés aussi onigours, ou Hunigurs – On-Ouïgours (les « dix alliés » ou « dix parents ».

Saragours

Urogues

Ulzintzures

Anguiskires (rapport avec les skires, tribus germanique ou turque ??? ?)

Bitugures

Bardores

Ogours

Cemandri ?

Sadagarii ?

 

Armée et Guerre

Allure de 80km par jour en région montagneuse. Ils mettent de la viande crue sous leurs selles pour éviter les blessures de frottement de garrot, peut-être ; ou peut-être gardent-ils tout simplement de la viande séchée qu’ils mettaient dans leurs fontes.. Certaines femmes montent à cheval très jeunes, leur présence dans l’armée est attestée par Procope.

Ils utilisent l’arc à double courbure asymétrique, fabriqué par des artisans spécialisés, sans doute en plus ou moins 8 jours de fabrication et beaucoup plus de mise au point ; également le lasso.

Leurs chevaux sont petits et résistants, marqués au fer du sigle de leur propriétaire (tamgas en turc). Ils étaient castrés.

Ils ont des selles rigides à carcasse de bois avec 2 hauts arçons.

Stratégie

Leur stratégie principale consiste à s’approcher à cheval, lancer une volée de flèches, puis simuler une fuite ; enfin, se retournant sur leur selle, ils tiraient une flèche sur leur assaillant. Ils procédaient ainsi par escadrons, sans doute de 500 à 1000 hommes.

 

Culture

La succession est de type matrilinéaire. Le sacrifice humain est attesté. Des chaudrons ont été retrouvés, servant à cuire  à feu vif de la chair humaine, probablement celle des ennemis.

Il est possible que les Haliarunnae, considérées comme des sorcières tireuses de sorts par les runes, à l’origine des Huns, soient des chamanes qui font des transes divinatoires.

Dans l’affliction, ils se tailladent le visage, et se coupent les nattes qu’ils enterrent avec leurs êtres aimés. Lors de la mort d’Attila, un banquet (appelé strava, repas en slave par Jordanès) immense est donné.

Priscus cite parmi les proches d’Attila les logades (« distingués »), qui semblent exercer une authorité.

Chasse

La chasse au faucon est pratiquée, surtout par les femmes.

Religion

On sait peu de leur religion, sinon l’histoire de l’épée fichée en terre, et une chronique du VIIIème siècle en Arménie,  qui décrit chez des Huns du Daghestan, au nord-ouest du Caucase, un Dieu Kouar qui envoie la foudre, et un Tengri-Khan (Tengri, le dieu principal des turcs, l’éternel ciel bleu) à qui ils sacrifient des chevaux sur des bûchers. Ils sacrifient également au feu et à l’eau, adorent des divinités des chemins et la lune.

Culture prototurque

Les informations qui suivent ne concernent, pour l’historien, pas les Huns, mais les proto-turcs, à la même époque ou juste après les Huns.

Ceux-ci utilisaient le calendrier des 12 animaux, qui est attesté chez les Türük au VIème siècle, et les Bulgares au début du VIIème siècle. Il est fondé sur un cycle duodénaire (en base 12) selon lequel chaque année, chaque mois, chaque jour et chaque heure est placé sous le signe d’un animal différent (Serpent, Sanglier, Taureau, loup, chien, Coq, Cheval, Rongeur, Serpent, et, selon les interprétations, dragon, Bélier ou doublon). Ils habitent généralement des sortes de roulottes, sans exclure la tente de feutre (et ce que nous nommons la yourte à la suite d’un contresens). La porte s’ouvre vers le levant. Les points cardinaux, à la mode chinoise, correspondent à une couleur et à un élément (chez les Ottomans bien plus tard, la Mer Noire est au nord, la Mer Blanche est au sud ; le rouge est alors à l’ouest et le vert ou le jaune à l’est).

L’élevage est bien sûr le centre de leur vie. Chez les Hiong-nou, en période normale, on comptait 15 à 25 têtes de bétail par personne ; on estime le pourcentage de chevaux à 12 à 15%. La plaine hongroise permet d’estimer un effectif maximal de 50.000 à 70.000 cavaliers avec ces chiffres.

L’eau est respectée pour sa pureté : par crainte de la souiller, on ne peut s’y laver ou nettoyer les vêtements qu’au prix de nombreuses précautions.

La cellule de base est la famille restreinte de filiation exogamique en ligne patrilinéaire, dont les membres ont en commun un nom et une légende d’origine. Ils connaissent la fraternité de sang. Le souverain est le chan-yu, l’impératrice la katun. Les seigneurs sont les beg. Les yabgu sont les vice-rois, peut-être les fils ainés des souverains, tandis que les cadets ou parents sont les tegin et les shad. Puis on connait les tarkan, tchor, tutuk, ataman. La succession est héréditaire, mais dans un ordre inconnu et souvent les frères se disputent. Le peuple est désigné sous le nom de bodun.

Les loisirs et centres d’intérêts sont généralement l’amour, la boisson et la chasse. Le kumis, lait de jument fermenté, titre 4 à 5 °.

Le culte du feu est pan-turc. La plus haute expression est Tengri, le ciel-dieu, bleu, éternel, élevé. Il est l’un des lieux de séjours des âmes-oiseaux des morts, et l’aigle et le faucon sont ses messagers. On compte aussi la déesse Terre, des esprits de la terre et des eaux sacrées, une déesse placentaire Umay, protectrice des nouveaux-nés et un Od Tengri, dieu du Temps, peut-être non distinct du ciel. Il existe d’autres dieux et lieux sacrés selon les temps et les lieux. Les animaux se laiseent tondre, traire ou immoler parce que les rites nécessaires sont accomplis.

On prie, il y a des offrandes non sanglantes et des libations quotidiennes, et enfin le sacrifice, l’immolation du cheval, parfois empalé sur un pieu et aussi d’autres animaux, comme le chien chez les Bulgares.

Les ossements des morts sont conservés pour les deux périodes propices : la chute des feuilles et leur repousse ; le mort est à nouveau célébré 40 jours après l’enterrement et à la fin de l’an.

 

Rois des Huns

Balamber, Balamir –v375-

Basikh et Koursikh “issus des Scythes Royaux”.

Uldin -400-408-

Charaton, v 412

Ruga -422-434 ou 435

Octar -422-430

Bleda 434 - 445

Attila 434 –

En 443, des membres de la famille royale opposés à Attila sont exécutés par Théodose II.

Chez les Huns Hephtalites d’Asie, un roi de 430 à 460 s’appelle Khingila.

Ambazouk 491/518

 

 

LES SKIRES

Peuple tribal d’origine turque. Vers 450, vit du Bas Danube aux Noriques sous le joug des Huns. Commandé vers 460 par Edika et son fils Hunulf.

 

Roi des Skires

Edeco -449-460-

 

LES PEUPLES SARMATES & ALAINS

Peuple iranien, héritier des sarmates et d’autres. Europoïdes, on dénombre dans la culture archéologique dite « sarmate tardive », à peine 2% de mongoloïde, et jusqu’à 10% de métis eurasiens. Selon Ammien, ils sont presque tous grands et beaux, avec des cheveux tirant sur le blond, qu’ils ne laissent pas aussi longs que ceux des germains.

 

Avant les Huns – jusqu’en 370

Au départ (Ier Siècle avant JC), sous l’autorité des Sarmates royaux, les Aorses vivent au sud de l’Oural et au nord de la Caspienne, les Siraques au nord-ouest du Caucase, les Roxolans (M.Rouche propose de voir dans les Rosomons de Jordanes ces Roxolans – ils sont alors plus tard soumis, ou en tout cas dans l’orbite des Ostrogoths)) à l’est du Dniepr, et, à l’ouest du Dniestr, les Iazyges et les Bastarnes. A ceux-là s’attachent les Alains au Ier Siècle. Les Iazyges s’avancèrent sous le règne de tibère jusqu’aux plaines hongroises, où ils formèrent un royaume satellite de Rome. Les Roxolans occupèrent la Moldavie et la Valachie au Ier Siècle. Il est probable que les Aorses constituent alors le noyau, avec d’autres Sarmates, de ce qui deviendra les Alains, renforcés par des apports centre-asiatiques vers le IIème siècle...

Avec l’arrivée des goths (II-IIIème siècle) en Ukraine, il y a scission en deux groupes distincts, dont le noyau dur reste sur le Bas-Don et en Ciscaucasie, et une partie « sarmate » à l’ouest dans la plaine hongroise.

Les traits spécifiques aux Alains, archéologiquement, arrivent bien en Ciscaucasie centrale, v. 300.

Au IVème siècle, après des défaites face aux romains, ils prennent les noms d’Argagarantes et de Limigantes, les seconds étant les « esclaves » des premiers. Constantin en installe 300.000 en Petite Scythie et en Thrace.

Les Sarmates sont sur la rive droite de la Tisza en 452.

En 370, le heurt avec les Huns divise les Alains en trois groupes : un vassal des Huns, un groupe fuyant vers l’ouest avec les goths, et un groupe restant sur le Caucase. Ils perdent alors leur base pastorale traditionnelle.

 

Alains de Germanie à partir de 370

Vithimir, avec l’aide des Huns, s’opposa aux Alains, d’après Ammien. Mais peut-être s’opposa t il aux Huns avec l’aide d’Alains, car selon Jordanès, Vinitharius (Vithimir ?) s’opposa aux Huns avec des huns et des alains. Certains suivent les goths lors de la traversée du Danube, un autre groupe reste au nord du Danube. Ce groupe, après l’echec de Radagaise, se joignit aux Vandales, et est rejoint par les Quades. Il est difficile de dire si ce groupe vient des Alains présents dans l’Empire, d’Alains soumis aux Huns qui se libèrent, ou d’un groupe indépendant. Il est commandé par Respendial d’une part et Goar de l’autre, ce qui peut laisser penser à deux groupes indépendants l’un de l’autre.

L’attaque de Radagaise comportait apparemment 3 chefs, et un tiers seulement fut battu, on peut penser que les deux autres groupes sont les Vandales et les Alains.

 

Alains dans l’Empire à partir de 376

Les Alains qui suivent les Goths combattent notamment Valens à Castra Martis v.378, mais ce ne sont peut-être pas les mêmes que ceux d’Alatheus et de Saphrax, qui combattent à Andrinople le 2 Août 378. Ceux-ci restent ensuite avec des Greuthunges et des Huns et se dirigent vers la Pannonie, où ils obtiendront un foedus de Gratien en 380 – probablement en Pannonie Seconde et Savie. Gratien leur accorde sa faveur, ce qui lui sera reproché, et il en fera sa garde (tué à Lyon avec 300 gardes alains en 383).

Ils seront mobilisés en 388 contre Maxime, puis en 394 contre Eugène, commandés par Saul. Victimes de lourdes pertes, ils se sont peut-être révoltés entre 395 et 399, et Stilichon sera loué d’avoir rétabli la paix. En 401 ils aident à battre les Quades, Marcomans et Vandales, puis les goths en 402. Entre 402 et 405, ils sont impliqués dans les rivalités entre Sarus et Athaulf.

En 406, les alains de Goar se joignent aux romains après avoir passé le Rhin.

 

Alains installés comme colons militaires en Italie

D’origine inconnue – prisonniers de guerre ou transfuges venus de Pannonie. Installés sous Théodose I, ou plutôt sous Gratien ils forment une unité d’élite, les Comites Alani, attachés au quartier-général impérial. Ils sont attestés jusqu’en 487 à Ravenne, où Odoacre quitte Ravenne avec une armée d’Alains pour combattre les Ruges..

En 392, ils font partie des troupes que Rufin rassemble pour défendre Constantinople.

 

Alains en Gaule à partir de 406

Les Alains de Goar soutiennent l’usurpation de Jovin en 411, puis se joignent apparemment à Athaulf. Le Roi Goar assiège Bazas avec les Wisigoths en 414. Il sera installé à Orléans et plus au nord par Aetius avant 445, peut-être pour calmer les Bagaudes (mais ils ne semblent pas avoir été présents avant 437. Cependant il a bien fallut une légalisation pour les 30 ans écoulés entre les deux. Ils sont installés entre Seine, Loire et Sarthe, sans doute avec un noyau sur la Beauce. Eochar (Goar) était alors un roi païen, et Germain devait lui parler via un interprete. Il est possible aussi que les alains aient gardé des contacts étroits à partir de leur alliance vers Mayence en 411.

En 440 également, les Alains de Sambida sont installés à Valence.

En 442, dans au moins l’un des deux cas (au nord ?), les Alains ont de mauvais rapport avec la population locale, et des violences éclatent.

Des Alains semblent avoir été installés également avec les Burgondes en Sapaudia, mais sans certitude.

Sangiban succède à Goar ou Eochar avant 451. Il particpe à la bataille de Mauriacus, mais les Alains sont battus en 451-453 par les Wisigoths.

Les Alains du Valentinois passeront en Italie du Nord en 461, et seront battus en 464.

Les Alains d’Orléans semblent absents des événements à Orléans en 463. Leur dernière trace est peut-être la mention des « Alamans » en 469 sur la Loire. Peut-être servent-ils ensuite les derniers des romains ; des déplacements en Normandie et en Bretagne sous la pression des Francs sont envisageables, d’autant qu’il y a des trouvailles archéologiques en Normandie, et qu’en Bretagne un certain Audren (-464) en aurait commandé. Peut-être aussi ont-ils fait partie des peuples des 4 langues réputées parlées sur le territoire de Conomor ; Daniel drem Rud fut également appelé « Roi des Alamanni ».

 

Alains en Espagne puis Afrique

Après s’être alliés à Gérontius, ils tirent au sort l’Espagne (en 411 ?) avec les Suèves et les Vandales. Ils obtiennent un territoire comprenant Lusitanie ET Carthaginoise. Ils sont le peuple dominant en Espagne à cette époque. Ils ont alors deux rois : respendial puis Addac, et un autre. De 416 à 418, ils sont éliminés par les goths et se joignent aux Vandales.

 

Alains sur le Danube après la mort d’Attila

Après la Nedao, un petit groupe se sépare des Huns sous la direction de leur Duc Candac, et s’installe en Scythie Mineure. Le grand-père de Jordanes, Paria, travaillait comme secrétaire de ce roi. Paria eut pour épouse une gothe, et pour fils Alanoviamuth (« l’Alain à la belle cuirasse »).

 

Autres Alains

Une bonne partie des Alains reste sur le Caucase. A la fin du Vème siècle, il semble y avoir des Alains dans le sud de l’ukraine, sur le Dniepr, et surtout en Crimée, où la ville de Theodosia change de nom en Ardaburia. Au nord d’Odessa, une tombe présente des caractéristiques sarmates ( structure à niche, dépôt de viande de mouton), et hunnique (peau de cheval avec tête et pattes). Une partie des Alains de cRimée devaient essayer de se soustraire aux Huns.

Durant son règne, le Roi Vakht’ang Gorgasali (447-502 ou 520) d’Ibérie doit faire face à une invasion d’ « Osses » (sans doute les Asses, autre nom des Alains) accompagnés d’autres tribus. Au cours des années 540-550, évoque d’abord des Alains chrétiens et de longue date amis des romains dans la guerre contre les Perses, mais, quelques livres, plus loin, les Alains, peuple indépendant allié aux Perses.

Une action missionnaire est entreprise dans le Caucase dès le Vème siècle par les géorgiens, mais elle ne concerne très probablement que les populations indigènes des montagnes.

 

Art Militaire

Ils utilisent l’arc à double courbure, et des cavaliers lanciers cuirassés ; casqués mais sans bouclier, car ils doivent porter une lourde lance, le contus/contos. Leurs chevaux sont réputés à Rome dès le IIIème siècle.

Leur armée combinait sans doute une masse d’archers légers, avec une élite de lanciers. On peut combiner la vision de la vie de Saint Germain (« Cavalerie bardée de fer ») avec Paulin (« l’Alain rapide fait du butin »). Ils ont parfois des armures, même pour les chevaux,  ainsi que des protections de feutre. Les arcs sont composites précontraints, mais peut-être pas asymétriques. Les flèches sont à pointe de fer à trois ailettes, ou en os à section lenticulaire. Les épées sont longues, portées du côté gauche, sur une ceinture lâche ou courroie passant dans le pontet de suspension du fourreau. Ils utilisent également le lasso. On connaît des poignards ou coutelas.

Une enseigne au dragon à manche à air est aussi certainement utilisée.

Ils ont des mors brisés à anneaux dès le IVème siècle, et utilisent des selles de bois à appliques métalliques ?

Ils prélèvent les scalps des vaincus.

 

Culture

Politique

Unis par la langue, ils sont divisés en de grandes unions tribales. L’un des titres royaux était sans doute xsay- > Xsê. Il est possible que le titre ossète de « prince » ou « seigneur », äldar, remonte à l’antiquité.

 

Mode de vie

Des habitations carrées en bois avec probablement un toit de chaume. Des silos à grain creusés dans le sol, et contenant des vases. Fonderie, four de potier, four et sole à fumer la viande. Ce sont des éleveurs semi-nomades, avec sans doute des pêcheurs.

Il existe des récits d’amazones, contestables mais certains faits demeurent : polyandrie, « devineresse » ou magiciennes enterrées (elles lisent l’avenir dans des baguettes d’osier droites séparées rituellement avec des incantations), déformations des crânes féminins, torques royaux au cou des femmes. Des armes étaient déposées dans les tombes des femmes, mais chez les Sarmates anciens, et non les Alains. La situation des femmes était probablement un statut élevé.

Ils ne pratiquaient pas l’esclavage, mais plutôt l’adoption rituelle par les armes des prisonniers de guerre.

Ils pratiquent la « déformation crânienne ».

Ils utilisent des tamgas, emblème géométriques à fonction héraldique.

Lors du heurt avec les huns, ils perdent leur base pastorale traditionnelle, et se concentrent sur un modèle mixte associant élevage (grands parcs à bétail de murs de pierre de Louchistoïé en Crimée pour l’hiver), et agriculture (froment, orge, seigle).

 

Costume

Pantalon, caftan cintré par une ceinture, grande cape retenue par une fibule. Ils ont un goût pour le cuir rouge.

Plaques-boucles à ardillon débordant, fibules ansées ou en formes d’insectes.

 

Religion

Nous disposons d’indices suggérant une heptarchie : au moins un dieu de la guerre, représenté par une épée plantée dans le sol, une divinité du feu et/ou du soleil.

Ils enterrent la tête au nord jusqu’au IVème siècle. Deux objets ont une signification importante : les miroirs métalliques ornés de motifs solaires ou de tamgas brisés, ainsi que les brûles-parfums en terre cuite, qui devaient être utilisés pour des fumigations diverses. Un culte des ancêtres fort est attesté.

La sépulture dominante est une catacombe en T, avec une chambre funéraire perpendiculaire au couloir d’accès. Dans le groupe oriental, on retrouve un kourgane peu élevé, avec des litières végétales, et le dépôt de craie ou de charbon. Dans le groupe occidental, pas de kourgane, les hommes reposent sur le dos, et les femmes en chien de fusil.

Un décor d’écailles dans l’art décoratif, évoque le Simûrgh, mais peut-être aussi le dragon.

 

Le Panthéon ossète

Un dieu des dieux (Xwycäwtty Xwycaw)

Un feu cultuel, messager des hommes vers Dieu (Ärtxuron)

Un saint Georges paganisé pour la guerre Wastyrdži

Un génie Tyxost (Forte Voix) pour faire du mal à l’ennemi

Un dieu de l’orage et de la pluie fécondante

Un dieu des loups

 

L’Art

Le style « à or et turquoises » est caractérisé par des pierres bleues avec d’autre smétriaux colorés et des motifs animaliers. Il caractérise les sarmates.

 

La langue

Parler iranien extrêmement mal connu, elle est jugée « magnifique » par un auteur arménien du Vème Siècle. Elle est apparentée au rameau asiatique dit « nord-oriental » des langues iraniennes de l’indo-européen.

 

Exemples de noms Alains extrapolés d’une stèle funéraire ou autres

Sakhir

Bakatar

Anbalan

Lakan

Ardaros

Ardarakos

 

Rois des Alains

Goar -406-

Respendial -406-*

Addac *- 418

? -

Fédérés avant 440

Saul -392-402

Orléanais à partir de 440

Goar -406- ?

Eochar –entre 445 et 448-

Sangiban -451-

Valence à partir de 440

Sambida -440-

Beorgor -464

Danube

Candac -452-

 

LES MASKOUTES

Peuple apparu sur le Caucase au IIIème siècle. Peut-être assimilable aux Massagètes ou Huns-Massagètes. Ils sont distincts des Alains pour les auteurs arméniens, mais constituent certainement un groupe iranien proche. En 335, leur roi Sanêsan est convertit au christianisme par le catholicos Gregoire, mais celui-ci finit attaché à la queue d’un cheval au galop pour avoir voulu le dissuader d’attaquer l’Arménie. Sanêsan envahit l’Arménie avec des Alains et des Honk’ (montagnards ou avant-garde des Huns), et est repoussé.

D’autres attaques sont signalées sur l’Arménie et l’Albanie jusque dans les années 370, où ils « disparaissent » à cause de la domination hunnique.

S’ils sont également les Massagètes, ils se sont sans doute turquisés pendant la domination hunnique. Ils sont alors jugés peu sûrs et portés aux excès. En 536, lors de la prise de Naples, ils horrifient les byzantins en poursuivant les goths jusque dans les églises. Ils sont sans doute le groupe « hun » d’Ambazouk allié à Anastase.

 

LES AVARS

Ils apparaissent en 466, chassés par des peuples nomades turcs, et commencent à se déplacer vers l’Ukraine, puis vers le bassin du Danube, soit en remontant le fleuve, soit en empruntant les cols des Carpates. Ils acceptent dans leurs rangs n’importe quel clan adoptant leur mode de vie (au point qu’en 599, sur 17000 prisonniers de guerre, on trouve 3000 Avars, mais également des Slaves, des Gépides, et autres.)

Selon certaines chroniques chinoises, ils quittent l’Altaï entre 460 et 465, et entrent en Europe en 477.

Durant le règne de Justinien (527-565), ils envoient une ambassade à Constantinople en 558 pour demander des terres. Toute la ville afflue pour les voir, car ils portent des cheveux longs pendant dans le dos, attachés ou tressés, et portent le même costume que ceux des « autres Huns ».

 

Eléments de culture

Leur roi porte le titre de kaghan. Ils ont des chamans avec des tambours aux rythmes obsédant, des danses incantatoires et de transes. Ils apportent l’étrier en Europe.

Plus tard, d’autres titres de chefs locaux apparaissent dans les sources : tudun, tarkhan, kapkhan, et, à côté du kaghan, qui conserve le pouvoir sacré, aparaît le iugurr aux pouvoirs militaires et administratifs.

 

LES MAGYARS

Les Magyars n’interviendront dans l’histoire européenne qu’au VIIIème siècle. Au VIème Siècle, ils sont établis entre les cours moyens de l’Oural et de la Volga. Ce sont des ougriennes (famille ouralienne).

 

LES LAZES ET COLCHES

Respectivement, géorgiens de l’ouest et du Sud-ouest.

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