Le Monde Arthurien

Keu, Cai, Kei, Kay, Ché, ...

Le Keu des gallois

Un des guerriers les plus fameux d'Arthur. Dans les premières histoires, et dans la littérature alloise en général, Cai a un rôle héroïque, et c'est seulement dans les romans français, et ceux qu'ils influencent, que son rôle négatif apparaît.

C'est l'un des principaux guerriers d'Arthur dans C&O, sous le nom de Kei. Son père était Cynyr Ceinfarfog, ou, comme le conte le dit : « Cai était dit être son fils ». Cynyr dit à son épouse : « S'il y a quoi que ce soit de moi en ton fils, son coeur sera toujours froid, et il n'y aura pas de chaleur dans ses mains. Cynyr prédit d'autres particularités : S'il est mon fils il sera têtu ; quand il portera un fardeau, petit ou grand, cela ne se verra pas, ni de face, ni de dos ; nul n'endurera eau ou feu aussi bien que lui ; et il n'y aura ni serviteur ni officier tel que lui.

Il ne peut être dit qu'aucune des caractéristiques de Cai prouve ou pas qu'il soit le fils de Cynyr. Il apparaît avoir été obstiné, et il fut évidemment un bon serviteur. Mais la froideur que Cynyr mentionne est définitivement contredite par un passage ultérieur : « Cai avait cette particularité de pouvoir retenir son souffle neuf jours et neufs nuits sous l'eau, et de pouvoir rester sans sommeil neuf jours et neuf nuits. Une blessure faite par son épée ne pouvait être guérie par aucun docteur. Quand il le voulait il pouvait aussi grand que le plus grand des arbres de la forêt. Quand la pluie était drue, tout ce qu'il tenait dans ses mains était sec sur la dimension d'une main, par sa chaleur, et, quand ses compagnons avaient froid, il était comme du combustible pour allumer le feu. »

Dans le conte de C&O, Cai est choisi en premier par Arthur pour partir à l'aventure, et son principal exploit est d'avoir tué le géant Wrnach. Cai partit aussi en quête de Mabon ap Modron, et avec Bedwyr tua le géant Dillus Farfog. À cette occasion, Arthur imprudemment rabaissa l'exploit de Cai en chantant un englyn qui suggérait que Cai n'aurait pas pu tuer Dillus si le géant n'avait pas été endormi. À cause de cela Cai se mit en colère de telle manière que les guerriers de l'île eurent toutes les difficultés à faire la paix entre eux. Même quand ce fut fait, Cai ne voulut plus avoir affaire à Arthur en temps de besoin.

Dans C&O, également, son caractère apparaît dans la scène où Culhwch arrive à la cour d'Arthur alors qu'un banquet est en cours. Arthur est prêt à outrepasser la règle voulant que personne n'entre à un moment pareil, à cause de la noblesse de Culhwch. Mais Cai dit : « Si tu suis mon conseil, tu ne briserais pas les lois de ta cour pour lui ». Arthur le rabroua gentiment.

Nous apprenons plus loin dans le conte que Cai a un fils, Garanwyn et une fille Celemon. Puis que Cai fut tué par un nommé Gwyddog ap Menestyr, qu'Arthur tua, ainsi que ses frères, en vengeance pour Cai.

Dans le Songe de Rhonabwy, il est décrit comme le « meilleur cavalier de la Cour d'Arthur ».

Dans le poème Qui est le Portier ?, du LNC, on trouve :

Une armée était futile

comparée à Kei en bataille.

Il était une lame en bataille

Entre ses mains des otages déposés

Devant les rois d'Emreis

Je vis Cai se dépêcher

Il emportait du butin

l'homme long était hostile (?)

Lourde était sa vengeance

Féroce sa colère

Quand il buvait dans une corne de buffle

C'était pour quatre qu'il buvait ;

Quand il venait à la bataille

par centaines il les fauchait.

A moins que ce ne soit le fait de Dieu,

la mort de Cai serait impossible.

Cai le blond et Llacheu

Ils faisaient un massacre

….

Sur les hauteurs d'Ystafinion

Cai tua neuf sorcières.

Cai le blond alla à Môn

Pour détruire des armées (lions?).

Son écu était un fragment (?)

contre le chat de Palug.

Dans la Vie de Saint Cadog (Prologue), il apparaît en compagnie d'Arthur et Bedwyr quand Gwynllyw kidnappa Gwladus fille de Brychan.

Il y a un autre poème d'une date plus postérieure, qui existe en deux fragments : A dans le Wynnstay MS.1 et B dans Llanstephan MS.122.  On peut en conclure que Cai se retrouva opposé à Melwas d'Ynys Wydrin :

Aucun homme ne peut tenir sauf Cae Hir ap Sefin

Melwas dit :

Je suis l'homme qui peut tenir tête à Cai

Gwenhwyfar (?) dit alors à Melwas :

Pshaw, jeune homme, il est étrange de t'entendre !

Si tu n'es nul autre que ce que tu sembles

Tu ne tiendrais pas contre Cai, premier de cent.

Dans une triade, Cai ap Cynyr Ceinfarfog est dit être un des trois « Hommes couronnés par la bataille » d'Ynys Prydain. Une autre triade dit que le cheval de Cai, Gwineu Gwddwf Hir (l'alezan au long cou). Dans une triade très tardive, les « Trois Chevaliers  Enchanteurs » de la Cour d'Arthur, il est appelé Cai Hir ap Cynyr Farfog, remplaçant Eiddilig Gor dans les versions plus fiables. Ils pouvaient changer de forme quand ils le voulaient quand ils étaient pressés, et personne ne pouvait alors les battre.

Dans le Peredur, quand le héros vient pour la première fois à la cour d'Arthur et vit Cai, il l'appela « toi le grand homme ».

Dans le conte gallois Ystorya Trystan, il est dit que Cai Hir était amoureux de Golwg Hafdydd, la suivante d'Esyllt. Esyllt promis que Golwg serait sienne, mais il ne nous est pas dit s'ils se marièrent.

Il y a un endroit appelé Caer Gai à Penllyn, près du lac Bala, dans la paroisse de Llanuwchllyn (Rhestr) il était aussi appelé Caer Gynyr, ce qui montre qu'il s'agissait bien de Cai ap Cynyr.

Il y avait au moins trois endroits en Galles appelés Gwryd Cai (le fathom de Cai, un fathom étant une mesure de distance).

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