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Le Monde Arthurien

De temporum ratione (725)

La « Chronique Majeure » ou « Grande Chronique » de Bede le Vénérable constitue le chapitre 66 de son De temporum ratione, « Du calcul du temps ».

 

Ed. C.W. Jones, traduite de l’anglais et non du latin, par mes soins.

 

366. Jovien régna 8 mois. [363-364]

Durant ce règne un synode, convoqué à Antioche par Meletius et ceux de sont parti, rejeta les termes Homousion et Anomoion, et établit la doctrine intermédiaire macédonienne du Homoiousion ; pendant ce temps l’empereur, avertit par la chute de son prédécesseur Constantius, dans une lettre profondément respectueuse, rappela Athanasius et en adopta une profession de foi, et la méthode pour régenter les églises. Malheureusement, un tel règne de promesses et de piété fut raccourcit par une mort précoce.

 

377. Valentinien, associé à son frère Valens, régna 11 années. [364-375]

Appolinaris, évêque de Laodicée, écrivit plusieurs traités sur la religion chrétienne, mais après cela, s’éloignant de la foi, donna naissance à l’hérésie qui porte son nom. Damasus, évêque de Rome, construisit une basilique en l’honneur de St laurent, près du théâtre, et une autre au-dessus des catacombes, dans laquelle reposent les corps des apôtres Pierre et Paul ; et à cet endroit il embellit la dalle sous laquelle ils étaient déposés de quelques vers. Valens, ayant reçut le baptême d’Eudoxius, un évêque arien, persécuta les catholiques. Gratien, le fils de Valentinien, dans la troisième année de son règne, fut proclamé empereur à Amiens. A Constantinople, le Martyrium des Apôtres fut consacré. Après la mort d’Auxentius, à un âge avancé, Ambroise fut nommé évêque de Milan, et l’Italie entière fut convertie à la foi orthodoxe. L’évêque Hilaire mourut à Poitiers.

 

381. Valens, avec Gratien et Valentinien, les fils de son frère Valentinien, régna 4 années. [375-378]

Valens émis une loi pour que les moines servent dans l’armée, et il ordonna que ceux qui refusent soient bastonnés.

Le peuple des Huns, qui avait longtemps vécu dans des montagnes inaccessibles, frappé par une folie subite, s’abattirent sur les Goths, et les éparpillant ici et là de leurs anciens établissements ; Les goths fugitifs, ayant traversé le Danube, furent reçus par Valens sans avoir déposé leurs armes. Bientôt ils furent poussés à la rébellion par la cupidité du général Maximus, et ayant défait l’armée de Valens ils se répandirent à travers la Thrace, et perpétrant des massacres, des incendies, des rapines.

 

387. Gratien et son frère Valentinien règnèrent 6 années. [378-383]

Theodose fut fait empereur par Gratien, et dans de nombreuses et terribles batailles défit les plus grands des peuples scythes, c’est-à-dire les Alains, les Huns et les Goths.

Comme ils ne pouvaient arriver à un arrangement avec Theodosius, les ariens abandonnèrent les églises qu’ils avaient tenus par la force pendant 40 ans.

Un synode de 150 évêques sous l’évêque Damase de Rome fut tenue dans la cité augustéenne contre l’hérésie de Macedonius.

Theodosius fit de son fils Arcadius son collègue comme Empereur.

Durant la deuxième année du règne de Gratien, et durant son consulat et celui de Theodosius, Theophilus écrivit son comput pascal.

En Bretagne, Maximus, un homme d’un courage profond, d’une grande probité et en tout point digne de porter le titre d’Auguste (excepté sa violation de serment d’allégeance lors de son usurpation), fut proclamé empereur par l’armée, presque sans son consentement. Il traversa vers la Gaule et là circonvint l’Empereur Gratien à Lyon par un stratagème, et le tua, et expulsa son frère Valentinien d’Italie. Celui-ci souffrit d’une punition bien méritée d’exil avec sa mère Justina, car il s’était contaminé avec l’hérésie arienne et avait tourmenté Ambrose, la plus éminente citadelle de la foi catholique, par un siège traître. Il n’abandonna pas avant que les reliques des saints martyrs Gervasius et Protasius, ne soient révélés par Dieu.

 

398. Theodosius, qui avait régné pendant 6 ans quand Gratien était vivant, régna 11 ans après sa mort [383-395]

Il reçu Valentinien, qui avait été expulsé d’Italie, et le protégea. Ils tuèrent l’usurpateur Maximus à la troisième borne d’Aquileia.

Le résultat de l’entreprise de ce tyran fut désastreux pour la Bretagne ; car les tribus belliqueuses ultramarines, les Scots au nord-ouest, et les pictes au nord, observant le retrait général de la jeunesse armée et des forces militaires (qui avaient suivi les aventures de l’usurpateur en Gaule et n’étaient jamais rentrés), envahirent et pillèrent l’île pendant qu’elle était ainsi privée d’une armée pour la défendre, et continuèrent leur oppression pendant de nombreuses années. Jérôme, le traducteur de la sainte Histoire, produisit son œuvre « sur les hommes illustres de l’église », jusqu’à la quatorzième année du règne de Théodose.

 

411. Arcadius, le fils de Theodose, régna associé à son frère Honorius 13 années. [395-408]

Durant son règne, les corps des saints prophètes Habakkuk et Micah furent découverts en une révélation prophétique divine.

Les Goths envahirent l’Italie ; les Vandales et les Alains, la Gaule. Innocent, évêque de Rome, construisit et consacra aux saints martyrs Gervais et Protais une basilique, d’après la requête testamentaire d’une certaine femme illustre, appelée Vestina. Pelagius, un natif de Bretagne, contesta la Grâce de Dieu.

 

426. Honorius, associé à Theodose le Jeune, le fils de son frère, régna 15 années. [408-423]

Durant ce règne, le 9ème jour des Calendes de Septembre, et dans la 1164ème année depuis sa fondation, Alaric, roi des Goths, s’empara de Rome, en réduisit une part en cendres, l’épuisa de pillage, et repartit le 6ème jour après son entrée.

Lucian, un presbytre, à qui Dieu, dans la 7ème année du règne de l’empereur Honorius, révéla la localisation du sépulcre et des restes du saint protomartyr Etienne, de Gamaliel, et de Nicodemus, mentionné dans l’Evangile et dans les Actes des Apôtres, communiqua cette révélation, en grec, au représentant de toutes les églises ; le prêtre Avitus, un espagnol de naissance, traduisit cette révélation en latin, et, ajoutant une lettre de son cru, l’envoya à l’ouest via le prêtre Orosius, qui avait été envoyé en Terre Sainte par Augustin à Jérôme pour apprendre la nature de l’âme. Là, Orosius reçut également les reliques du bienheureux Etienne et, retournant chez lui, fut le premier à les amener en Occident.

Les Bretons, qui ne pouvaient plus supporter les humiliations des Irlandais et des Pictes, demandèrent de l’aide à Rome, promettant leur soumission. Immédiatement, une légion leur fut envoyée qui abattit la grande horde des barbares et expulsa les autres des frontières de la Bretagne. Se préparant à rentrer chez elle, la légion ordonna aux alliés de construire un mur à travers l’île, entre les deux mers pour garder l’ennemi à distance. Il n’y avait aucun ingénieur, et le mur fut donc construit de terre plutôt que de pierre. Peu après le départ des Romains, l’ennemi revint depuis l’autre côté de la mer, et détruisirent, écrasèrent, consumèrent tout sur leur passage. Leur aide ayant été demandée à nouveau, les romains défirent l’ennemi et le repoussa au-delà des mers. Avec les bretons, ils bâtirent un mur d’une mer à l’autre, par peur de l’ennemi, non comme précédemment en terre friable, mais en pierre solide, entre les villes qui y étaient situées. Mais le long de la côte de la mer du sud, comme ils craignaient une approche ennemie par là,  ils construisirent des tours à intervalles surveillant la mer. Puis ils dirent au revoir à leurs alliés, mais ne devaient jamais revenir/comme des hommes n’ayant pas l’intension de revenir.

L’évêque Boniface de Rome construisit un oratoire dans le cimetière de sainte Felicitas, et décora son sépulcre et celui de Saint Silvanus. Le prêtre Jerome mourit à l’âge de 91 ans au deuxième jour des Calendes d’Octobre [30 Octobre] dans la douzième année d’Honorius.

 

452. Theodose le jeune, le fils d’Arcadius régna 26 années ;

Valentinien le Second, fils de Constantius, fut fait Empereur à Ravenne.

Sa mère Galla Placidia fut saluée du titre d’Augusta. [425-450][Valentinien est César en 424]

La race féroce des Vandales, des Alains et les goths, traversant d’Espagne en Afrique, ravagèrent tout par le feu, l’épée, la rapine et l’hérésie arienne ; mais le saint évêque Augustin d’Hippone, le principal docteur de l’Église, ne voulant pas voir la ruine de sa cité, rejoint le Seigneur le 5ème jour des calendes de Septembre (28 Août) au troisième mois de siège, ayant vécu pendant 76/86 années et ayant accompli près de 40 ans dans les ordres saints et comme évêque.

A cette époque, les Vandals, ayant capturé Carthage, annihilèrent la Sicile également. Paschasinus, évêque de Lilybaeum rappela sa capture en la lettre qu’il envoya au Pape Leo à propos du calcul de Pâques.

(En la huitième année de Theodosius) Palladius fut ordonné et envoyé par le pape Célestin aux Scots qui croyaient au Christ, pour être leur premier évêque.

Quand il se sut que l’armée romaine avait quitté la Bretagne sans intention de revenir, les Irlandais et Pictes revinrent et prirent toute l’île à ses indigènes, du nord jusqu’au mur. Les gardiens du mur, défaits, captifs, ou en fuite et le mur détruit, les brigands sauvages sans délai rôdaient par les terres. Durant la 23ème année du règne de Theodosius[447/448], une lettre fut envoyant apportant les pleurs et les grognements au commandant des romains, Aetius trois fois consul, demandant de l’aide, mais sans succès. Cependant une famine terrible et particulière attaqua les fugitifs, en forçant certains à se rendre à l’ennemi, mais d’autres à rendre les coups vigoureusement, depuis les montagnes, les grottes, les défilés, et à infliger la défaite à leurs ennemis. Les Scots rentrèrent chez eux pour un temps. Les Pictes prirent pied sur la partie la plus éloignée de l’île, y habitèrent pour la première fois et depuis/avec l’intention d’y rester.

La famine mentionnée plus tôt fut suivie par une grande abondance de récoltes, l’abondance par l’indolence et l’insouciance, l’insouciance par une épidémie sévère, et bientôt la peste plus violente d’un nouvel ennemi, les Angles. D’un accord unanime avec leur roi Uurtigern, les Bretons avaient choisi de les inviter comme défenseurs de leur terre ; mais bientôt ils comprirent que ceux qu’ils avaient choisis étaient des assaillants et des conquérants.

Sixtus l’évêque de Rome [432-440] construisit la basilique de Sainte Marie la mère du Seigneur, qui fut appelée de Liberius par les anciens.

Eudoxia la femme de l’Empereur Theodosius revint de Jérusalem, ramenant avec elle les reliques du bienheureux Etienne ; celles-ci furent vénérées dans la basilique de Saint Laurent, où elles avaient été placées.

Les frères Bleda et Attila, rois de nombreux peuples, dépeuplèrent l’Illyrie et la Thrace.

 

459. Marcien et Valentinien règnèrent 7 années [450-457]

Le peuple des Angles ou Saxons arrivèrent en Bretagne dans trois bateaux longs. Quand leur voyage s’avéra être un succès, des nouvelles furent envoyées chez eux. Une armée plus forte encore se mit en route, qui se joignit à la première, et commença par chasser l’ennemi qu’elle trouvait. Puis ils tournèrent leurs armes vers leurs alliés, et subjuguèrent presque toute l’île par le feu ou l’épée, depuis la côte est jusqu’à la côte ouest, avança la fausse excuse d’une rétribution insuffisante pour leurs services militaires.

Jean le Baptiste révéla sa tête, près d’un ancien établissement du Roi Hérode, à deux moines orientaux qui étaient venus à Jerusalem pour prier. Elle fut alors emmenée à la cité d’Emesa en Phénicie et vénérée avec l’honneur approprié.[453 Chez Marcellin]

L’hérésie pélagienne perturbait la foi des bretons, qui demandèrent dans leurs épreuves l’aide des évêques gallicans ; et ils reçurent, comme défenseurs de la foi, Germanus, évêque d’Auxerre et Lupus, évêque de Troyes, soutiens unis de la doctrine de la grâce apostolique. [429 et448 ?/449] Ils raffermirent leur foi hésitante par la Parole Divine et par des miracles ; en plus de cela, dans une bataille  entre les Pictes et les Scots d’un côté, et les Bretons de l’autre, Germanus prit le commandement, et, non par la voix de la trompe, mais par un cri universel d’Alléluia s’élevant vers le ciel poussé par l’armée entière, mit ses sauvages ennemis en déroute, et, par le pouvoir divin, mit fin à la guerre qui faisait rage entre ces nations. Il se rendit par la suite à Ravenne, et, tenu en haute estime par Valentinien et Placidia, rejoignit le Christ. Son corps fut envoyé à Auxerre avec une suite splendide, et fut accompagnée de miracles.

Aetius le patricien, le soutien de la République occidentale [sic], et précédemment craint par le Roi Attila, fut mis à mort par Valentinien ; et avec lui périt l’Empire d’Occident, qui ne fut pas ressuscité.

 

476. Léon régna 17 années. [457-474]

Cet empereur envoya des lettres circulaires, toutes parlant le même langage, en faveur des canons du Concile de Chalcédoine, à chaque évêque orthodoxe à travers le monde, les suppliantde lui répondre en exprimant leurs sentiments à ce sujet ; et d’eux il reçut des réponses concernant l’Incarnation du Christ, couchées en des termes si proches qu’ils auraient pu être l’expression d’une unique opinion dictée par un seul individu. Theodoret, évêque de la cité fondée par Cyrus, roi des Perses, qui porte son nom, écrivit contre Eutychès, et Dioscorus, évêque d’Alexandrie, qui niait l’humanité du Christ, un traité sur la véritable Incarnation de notre Sauveur, et continua l’histoire ecclesiastique d’Eusebius jusqu’à sa propre époque, c’est-à-dire jusqu’au règne de Leon, sous qui il mourut.

Victorius, sur l’ordre du Pape Hilaire, composa un Cycle Pascal de 532 ans.

 

493. Zeno régna 17 années [474-491]

Le corps de l’apôtre Barnabé et l’Evangile de Matthieu écrit de sa propre main furent trouvé par sa propre révélation
Odoacre roi des Goths prit contrôle de Rome, que leurs rois tinrent alors pendant longtemps. Après la mort de Theodoric le fils de Triarius, un autre Theodoric, surnommé Valamer, régna comme Roi des Goths, et dépeupla à la fois la Macédoine et la Thessalie. Ayant brûlé diverses parties de la cité royale, il envahit également et occupa l’Italie.

Huneric le roi arien des Vandales en Afrique ayant poussé à l’exil ou à la fuite plus de 334 évêques catholiques, ferma leurs églises et affligea la populace de tourments divers. Bien qu’il ait coupée d’innombrables maints et arraché d’innombrables langues, il n’arrivait quand même pas à éliminer l’expression de la confession catholique.

Sous le commandement d’Ambrosius Aurelianus – un homme de moyens modestes, qui seul des puissants romains avait survécu au massacre par les Saxons dans lequel ses parents, qui avaient porté la pourpre, avaient été tués – les bretons aiguillonnèrent les vainqueurs en bataille, et les défirent. A partir de là, d’abord un camp puis l’autre eurent l’avantage, jusqu’à ce que les intrus, étant les plus forts, acquièrent possession de l’île entière pour longtemps.

 

521. Anastasius régna 28 années [491-518]

Thrasamund le roi des Vandales ferma les églises catholiques et envoya 220 évêques en exil en Sardaigne.

Le pape Symmachus, parmi les nombreux édifices religieux qu’il construisit ou restaura, construisit une maison pour les pauvres, dédiée aux saints Pierre, Paul, et Laurent. Et chaque année il fournissait de l’argent et des vêtements aux évêques qui étaient en exil à travers l’Afrique ou en Sardaigne.

Anastasius, qui soutenait l’hérésie d’Eutychès, harcela les catholiques et périt d’un éclair divin.

 

529. Justin l’Ancien régna 8 années [518-527]

Jean, pontife de l’église romaine, quand il vint à Constantinople, fut accueilli par une grande foule à la porte dite « Dorée », où, devant tous, il rendit la vue à un aveugle en réponse à ses prières..

Il retourna ensuite à Ravenne où il fut jeté en prison par Theodoric, pour qui il était devenu objet d’envie depuis l’accueil que lui avait fait Justin, le défenseur de la foi catholique, et, suite aux conditions de détention, périt.

Cette année-là, le consulat de Probus le jeune [525], ce tyran tua le patricien Symmachus à Ravenne, et l’année suivante il mourut lui-même [526] et lui succéda à la royauté son petit-fils Athalaric.

Hilderic roi des Vandales ordonna que les évêques revinssent d’exil, et que les églises soient restaurées, après 74 ans de profanation par les hérétiques. L’Abbé Benoit brilla par la gloire de ses miracles, que le saint Pape Gregoire coucha par écrit dans son livre des Dialogues.

 

567. Justinien, neveu par la sœur de Justin, régna 38 années [527-565]

Le patricien Bélisaire, envoyé en Afrique par cet empereur, extermina les Vandales. Carthage fut recouvrée dans la 96ème année après sa perte [534/535 – en fait 533]. Les Vandales furent défaits et expulsés, et leur roi Gélimer envoyé captif à Constantinople.

Le corps de saint Antoine le moine, par la révélation divine, fut découvert, et porté à Alexandrie, et là fut enterré dans l’église de Saint Jean le Baptiste.

Dyonisius composa les cycles pascals, commençant en l’année 532 de l’Incarnation du Seigneur, c’est-à-dire, la 248ème année de Dioclétien, après le Consulat de Lamapadius et Oreste [L&O consuls en 531], durant laquelle le code de Justinien fut publié pour le monde.

En plus de Dyonisius, Victor, évêque de Capoue, dans un livre sur Pâques, réfuta les erreurs de Victorius.

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